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Sommes-nous [tous] condamnés à travailler chez Google?



Hier soir, le magazine Capital d'M6 proposait une émission consacrée au bien-être des salariés au travail. Le dernier reportage (je vous joins le lien du replay complet), illustrait les démarches effectuées de bonne foi par certaines entreprises pour concrétiser leur volonté de valoriser le bien être au travail. Espaces open space collaboratifs, "agiles", poufs, canapés... y sont déployés, massages, CHO (chef du bonheur) y sont valorisés. 

Entre nous, de très bonnes idées. L'optimisation de la place apportée par la généralisation de l'open space permet de créer des espaces de détente, d'activité, de repos (sieste notamment). Les managers sont immergés dans les équipes, les salariés gagnent en mobilité, en autonomie. Plus de bureau attribué, on s'installe là ou il y a de la place. Un gain de productivité de 34% est avancé, soit!

Attention aux fausses bonnes idées


Ce reportage illustre clairement la tendance actuelle des réaménagements des espaces de travail. Les GAFA (Google, Amazone, Facebook, Apple) encore eux, n'y sont pas pour rien. Depuis plus de 10 ans, ils développent ces concepts au sein de leurs sociétés et impriment, comme dans pratiquement tous les secteurs, leurs tendances au monde entier. 

Mais que cache ce bien-être de surface? Quid de l'usage et de la standardisation possible de cette vision au monde "réel". Que cachent ces 34% de productivité supplémentaire?

On le voit dans le reportage, l'aménagement ainsi pensé accompagne la mutation dite "0 papier", une idée très intéressante, d'avenir, mais qui à l'usage, pose quelques questions. En effet, ne sommes nous pas en train d'exclure des générations pour qui ce changement brutal vers plus de flexibilité sera difficile voir impossible à intégrer? L'ordinateur portable, dernière "possession" du salarié, animal territorial, est il adapté à tous et n'augmente t-il pas les risques d'épuisement (en plus des mauvaises postures)? Jeunes parents, certains quinquagénaires, sexagénaires (et bientôt septuas), personnes en situation de handicap... pourront-ils s'intégrer et trouver leur place dans une organisation du travail dédiée aux 20-35 ans célibataires des start-ups? 

Il convient de prévoir en amont les écueils que pourrait rencontrer une telle révolution si elle est trop brutale, trop subie par certaines populations et mal accompagnée. Les retours utilisateurs le montrent, certaines personnes se sentent exclus par ce type de démarche et se voient mises à l'écart étant vues comme incapables de s'adapter, comme "vieux", même pour certains "jeunes". 

L'ergonomie des postes de travail a t-elle sa place dans cette organisation? Oui bien sur, mais le salarié n'est-il pas perdant au final? Non si on anticipe les besoins.

Un espace permettant à chacun de trouver sa place est donc à imaginer en amont, s'appuyant sur l'expertise de tous les professionnels concernés et de l'avis supérieur des futurs utilisateurs, afin d'offrir à tout un chacun, les conditions de son épanouissement au travail.



A lire (avec du recul): « L’open space m’a tuer », A. des Isnards et T. Zuber, 2008

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